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#238 Lundi 31/07/2023

Groupe de pèlerins à Areyksat, juste à la sortie de la messe.
Groupe de pèlerins à Areyksat, juste à la sortie de la messe.

Chers amis,

 

En tête de l'article de cette semaine, je vous partage cette photos prise samedi soir à l'issue d'une messe célébrée (en vietnamien) au sanctuaire d'Areyksat. Cela me permet d'illustrer une réalité dont je ne parle peut-être pas beaucoup : quasiment chaque semaine, nous accueillons à Areyksat 2, 3 ou 4 groupes de pèlerins venus du Vietnam pour prier et se confier à l'intercession de la Vierge Marie, vénérée chez nous sous le vocable de "Notre Dame du Mékong". Parfois ils viennent avec leur(s) prêtre(s), parfois ils se joignent à la messe paroissiale, et parfois nous avons des groupes qui viennent sans prêtre, et qui demandent à avoir une messe en vietnamien. Dans ce cas, s'ils ont prévenu à l'avance, nous avons deux prêtres à Phnom Penh et les environs qui peuvent venir à Areyksat pour célébrer la messe dans cette langue car je n'en suis évidemment pas capable ! La semaine dernière nous avons donc eu un groupe vendredi soir, qui s'est joint à notre messe paroissiale, et un groupe samedi soir (cf. photo).

 

Enterrement, mariage...

Jeudi matin, nous avons célébré les funérailles chrétiennes d'une paroissienne de 77 ans, qui habitait quasiment en face de l'église d'Areyksat. Elle était malade depuis plusieurs mois, et elle avait été "renvoyée" chez elle par l'hôpital, car il n'y avait plus rien à faire pour elle... Ici c'est comme ça que ça marche. Elle faisait partie du groupe qui prie le chapelet quotidiennement, et ils priaient devant chez elle, dans la rue, depuis plusieurs semaines, presque chaque jour. Elle avait reçu plusieurs fois le sacrement des malades. Cette fois-ci je ne pouvais pas être là pour assurer la prière pour la fermeture du cercueil, aussi c'est une religieuse qui l'a faite.

 

Et parce que c'est la vie, le lendemain, je prenais la route pour me rendre à l'église de Kompong Chhnang (à 1h30 de route au nord de Phnom Penh) pour concélébrer un mariage. Je connais la jeune femme qui s'est mariée car elle a vécu plusieurs années à Areyksat, chez les sœurs (à un moment il y avait peut-être une réflexion vocationnelle) et qu'elle aidait énormément à l'église, à la sacristie, pour les lectures... Pendant la période du Covid, elle faisait partie du tout petit groupe (moins de 10 personnes) qui célébrait avec moi à l'église d'Areyksat. Kompong Chhnang est sa paroisse, et elle y était retourné il y a plus d'un an. Je ne connais pas son époux, mais ils semblaient tous les deux très heureux, et très amoureux ! Sur cette photo, les jeunes mariés sont entouré par les sœurs d'Areyksat, les frères des Écoles Chrétiennes, le P. Luis (curé de la paroisse) et moi-même. Les religieuses et les religieux sont ensuite restés au repas du mariage, mais j'avais préféré faire la route avec ma voiture pour pouvoir rentrer directement après la cérémonie, car j'avais des choses à faire, et que je sais que ces repas prennent souvent beaucoup de temps !

 

Hun Sen (à gauche) et son fils, Hun Manet (à droite).
Hun Sen (à gauche) et son fils, Hun Manet (à droite).

Changement dans la continuité...

Un événement important a eu lieu pour le Cambodge cette semaine, puisqu'après avoir exercé le pouvoir pendant 38 ans (!), le Premier Ministre Hun Sen a annoncé qu'il allait démissionner, et qu'il sera remplacé le 22 août prochain par son fils aîné, Hun Manet, qui a été élu député pour la première fois aux législatives du 23 juillet.

 

Au cours de ces élections, qui ont été décrites par différentes organisations internationales et par plusieurs pays occidentaux comme non transparentes et non justes, le PPC (Parti du Peuple Cambodgien) a logiquement remporté 120 des 125 sièges, laissant des miettes au FUNCINPEC dirigé par le Prince Norodom Chakravuth (un neveu du roi Norodom Sihamoni), après avoir fait interdire les candidat du Parti de la Bougie, principale formation d'opposition. La République populaire de Chine a beaucoup apprécié ces élections... tu m'étonnes ! L'an dernier, le PPC avait désigné Hun Manet comme futur premier ministre, quand Hun Sen aurait décidé de s'effacer... C'est donc chose faite, et une fois de plus les plans concoctés par Hun Sen se réalisent comme prévu... quand la roublardise, l'enrichissement personnel et le népotisme tiennent lieu de doctrine politique... Tous les pontes du PPC de la "génération Hun Sen" sont en train de préparer les sièges ministériels pour la génération de leurs enfants, afin que le gouvernement reste une affaire de quelques familles. Vous avez dit mafia ? En effet, il y a de tels bénéfices officiels et occultes associés aux portefeuilles ministériels qu'il est hors de question que cela puisse leur échapper.

 

Pour sa part, Hun Sen (70 ans) a annoncé qu'il deviendra prochainement Président du Sénat cambodgien, 2e personnage du royaume après le roi dans l'ordre protocolaire, puisqu'il lui revient d'assurer l'intérim (et la promulgation des lois) quand le souverain est absent du royaume. Le vieux lion ne va pas totalement quitter la scène, et d'aucun affirment même qu'Hun Manet ne sera que l'homme de paille de son père. Une grande inconnue semble être l'état de santé réel de Hun Sen, qui pourrait être la raison de sa démission...

 

Bref, la famille Hun (prononcer "houn") reste au pouvoir... espérons que le fils aura plus de respect pour la démocratie que le père...

 

Après ces quelques nouvelles, je vous laisse... à la semaine prochaine !

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