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#114 Lundi 11/01/2021

Pèlerinage avec la CCF (Communauté Catholique Francophone) de Phnom Penh au sanctuaire d'Areyksat le 10/01/2021.
Pèlerinage avec la CCF (Communauté Catholique Francophone) de Phnom Penh au sanctuaire d'Areyksat le 10/01/2021.

Chers amis,

 

Alors que le Diocèse de Laval se prépare à célébrer cette semaine le 150e anniversaire de l'apparition de la Sainte Vierge Marie à Pontmain, le 17 janvier 1871, je viens vous retrouver pour partager quelques nouvelles, comme chaque lundi.

 

La distance ne m'empêchera pas de m'associer spirituellement à cet anniversaire qui vient nous rappeler l'attention toute maternelle qu'a eu la Vierge Marie pour les enfants de Pontmain, en cette froide nuit d'hiver, et de guerre. Auprès de ses enfants désespérés, Marie n'a pas fait de grands discours (Marie n'est pas du genre bavarde !) mais a simplement rappelé ses enfants à la confiance et à l'espérance en inscrivant dans le ciel de Pontmain ces deux phrases : "Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher." Marie est venue à Pontmain pour rappeler à ses enfants que notre Dieu n'est pas une divinité froide, lointaine et indifférente, mais un Dieu qui est Père et qui s'est fait proche de nous en son Fils Jésus.

 

Visite de confrères et plongée dans l'histoire !

Lundi dernier, trois confrères prêtres des Missions Étrangères de Paris ont souhaité venir en pèlerinage à Kdey Kandal, l'une des églises dont j'ai la charge, pour venir faire mémoire d'un confrères qui y avait été massacré... Occasion pour moi de découvrir l'histoire du premier prêtre à avoir fondé une communauté chrétienne là où je suis maintenant... et dont j'ignorais tout !

 

Il se trouve que le secteur de Po Thom et Kdey Kandal, aussi appelé Moat Krasar, est une des plus anciennes chrétientés khmères. Le P. Jean-Baptiste BARREAU (1826-1867), originaire de Libourne, y a fondé une première communauté chrétienne en 1863, après être arrivé au Cambodge l'année de son ordination, en 1857. Voilà ce que racontent les archives des MEP :

"Lors de la révolte de Pu-Kambo (Poucombo), en 1867, ce poste fut menacé. Le missionnaire refusa de s’éloigner de ses néophytes encore faibles dans la foi­ ; mais ceux-ci le laissèrent sans défense, quand l’ennemi l’attaqua le matin du 9 janvier 1867, au moment où il commençait son action de grâces. Ayant reçu sur la tête un coup qui le fit chanceler­ : « Attends, dit-il à celui qui venait de le frapper, attends que je fasse ma prière. » Il se mit à genoux au pied de l’autel­ ; au même moment il fut massacré. On planta sa tête au bout d’une lance, et on brûla son corps. Quand les Français, avertis par un des chrétiens fugitifs, accoururent, ils ne trouvèrent plus que des ossements calcinés et la tête laissée au bord du fleuve. Ces restes furent rapportés à Phnom-penh où ils furent enterrés."

Nous n'avons plus aucune trace de son église, car le Mékong à cet endroit "mange" régulièrement la berge, et ce qui reste de cette première église est sans doute quelque part au fond de l'eau au milieu du fleuve ! Toujours est-il que les chrétiens dont je m'occupe sont symboliquement les héritiers de cette première implantation chrétienne, comme l'était la famille de Mgr Joseph Chhmar Salas et du P. Joseph Chhmar Salem.

 

Nous avons célébré tous les quatre la messe à Po Thom, en mémoire de ce confrère qui a donné sa vie dans sa mission, dans ce même secteur, il y a 154 ans. Merci à ces confrères de m'avoir permis de découvrir cet "aîné" qui m'a précédé sur ces terres !

 

 

Prière de Taizé à Po Thom

Comme chaque mois, nous avons eu samedi dernier une prière de Taizé avec les jeunes de Po Thom. Ils mettent beaucoup d'entrain à préparer la décoration de l'église et à se retrouver ensemble pour prier. Quelques fidèles plus âgés se joignent aussi à eux pour la prière qui dure une petite heure.

 

Quelle joie de retrouver l'atmosphère de Taizé, et de leur transmettre un peu de ce que j'ai pu apprendre en fréquentant cette communauté depuis plus de 20 ans ! Paradoxalement, le plus compliqué ici c'est de trouver des petites bougies "chauffe-plat" pour faire l'illumination ! Les dernières que j'ai trouvées sont parfumées, et sont tout à fait au goût des fourmis locales ! Heureusement, même grignotées par les fourmis, elles fonctionnent encore ! Malheureusement la Ciergerie Desfossés ne fait pas encore de livraisons au Cambodge !

 

Pendant que j'étais à Po Thom, un confrère est venu assurer la célébration de la messe anticipée à Areyksat, puisque les deux choses sont à la même heure. Nous avons commencé depuis quelques semaines la célébration à Areyksat d'une messe anticipée du dimanche, le samedi soir à 18h, pour permettre à plus de fidèles de pouvoir participer à la messe, compte-tenu des restrictions (distances physique et niveau d'occupation du lieu) liées à la prévention du Covid 19. 

 

Avec la Communauté Catholique Francophone à Areyksat

Comme prévu, nous avons vécu notre pèlerinage des la CCF de Phnom Penh à Areyksat. J'étais très heureux de pouvoir faire découvrir ce lieu, et de faire un lien entre ces deux réalités de ma mission ici. Depuis la rentrée, et depuis que je suis l'aumônier de la CCF Phnom Penh, je n'avais jamais eu autant de participants à une messe francophone ! Il faut dire que le lieu est attractif, à deux pas de Phnom Penh, et puis les fidèles n'ont jamais habituellement de messe le dimanche matin, dans une église. Autant de faits qui, sans doute, ont bien motivé tout le monde. Après la messe, j'ai fait une présentation de l'histoire d'Areyksat et de la découverte des deux statues de la Vierge Marie. Puis, après un passage à la boutique du sanctuaire (comme dans tout bon pèlerinage qui se respecte), un temps libre, certains ont pris le chemin du retour pendant que d'autres cassaient la croute à l'ombre de l'église (je me suis joint à eux).

 

Une belle journée, une belle première fois, qui en appelle sans doute d'autres. Je voulais aussi voir comment j'allais "tenir" physiquement et mentalement en enchaînant ainsi la célébration de trois messes : 7h à Areyksat et 8h30 à Po Thom, puis 10h30 à Areyksat en français. En fait, cela a très bien été, d'autant plus que la troisième messe est en français, et qu'après deux messes en khmer c'est quand même beaucoup plus simple ! Je pense que je renouvellerai cette proposition 3 ou 4 fois dans l'année, tout en gardant la régularité des messes francophones du samedi soir, une semaine sur deux.

 

Voilà pour ces quelques nouvelles ! Bonne semaine à tous et à lundi prochain !

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