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#037 Lundi matin 03/06/2019

Et une nouvelle clé ! À Areyksat cette fois-ci.
Et une nouvelle clé ! À Areyksat cette fois-ci.

Chers amis,

 

Si vous avez suivi les épisodes précédents, je vais ce mois-ci prendre la responsabilité de deux communautés chrétiennes sur la rive gauche du Mékong. Après la célébration à Po Thom le 26 mai, c'était hier le tour d'Areyksat. Comme à Po Thom, la célébration était d'abord celle de la confirmation de 30 jeunes de la communauté chrétienne, puis celle du "passage de relai" symbolisé par une petite clé, entre le P. Gustavo et moi-même.

 

Les choses sérieuses vont vraiment commencer à partir du dimanche de la Pentecôte, 9 juin, où je vais véritablement commencer à célébrer seul et à assumer la responsabilité de ces deux communautés. La semaine qui s'ouvre va être une agréable pause puisque dans quelques heures je vais partir avec quelques confrères en direction de Kompong Som pour la retraite annuelle du clergé du Cambodge : une semaine de retraite au bord de la mer avec, cette année, un prédicateur qui nous vient d'Inde.

 

Confirmations & Passage de relais à Areyksat

"Bis repetita" : ce dimanche 2 juin, nouvelle célébration de la confirmation, et nouveau passage de relais entre le P. Gustavo et moi-même, à la paroisse d'Areyksat. Contrairement à Po Thom, ici la majorité des fidèles sont Vietnamiens ou d'origine vietnamienne, ce qui donne une "couleur" particulière à la vie paroissiale, car les traditions et les façons de faire ne sont pas tout à fait les même. Au niveau liturgique, par contre, cela ne change rien, car tout ce fait en khmer, à l'exception, parfois, d'un cantique en vietnamien. La difficulté c'est que, pour une part, certains fidèles (en particulier les plus âgés) ne maîtrisent pas bien le khmer, voir ne le comprennent pas du tout ! L'Église mène un programme d'alphabétisation pour aider ces populations à apprendre le khmer ou à améliorer leur maîtrise du khmer, pour les aider à mieux s'intégrer dans la société cambodgienne et éviter une certaine ghettoïsation de ces populations.

 

Comme à Po Thom, nous sommes allés accueillir l'évêque à quelques centaines de mètres de l'église, à l'entrée de l'étroite rue qui y mène, juste à la sortie du bac qui relie Phnom Penh à Areyksat. Il a été accueilli par la danse de deux dragons, au son du tambour et des cymbales ! S'en est suivie une petite "procession" dans la rue, avec bénédiction des enfants, pause photos et selfies avec l'évêque... les fidèles ont un grand respect pour l'évêque, et nombreux sont ceux qui veulent embrasser son anneaux épiscopal et qui demandent sa bénédiction.

 

Ce dimanche était aussi la 53e Journée mondiale des Communications sociale, et la messe a été rediffusée en direct sur Facebook, comme c'est le cas presque chaque dimanche. Nous avons ici un service de communication qui fait un gros travail pour que l’Église soit présente sur les réseaux sociaux et sur internet.

 

Au cours de cette eucharistie, 30 jeunes ont reçu le sacrement de la confirmation. Habituellement, il y a une célébration tous les deux ans, le parcours catéchétique vers la confirmation se faisant en deux années. À l'issue de la messe, le P. Gustavo a fait un discours pour remercier les paroissiens, puis l'évêque a dit aussi son mot, ainsi que le président du Conseil pastoral, avant que me soit remise symboliquement la clé de l'église. J'ai aussi pris la parole pour rappeler aux fidèles, comme à Po Thom, que j'avais surtout besoin de leurs prières et de leur aide pour faire vivre, avec eux, ce qui est non pas ma paroisse mais leur paroisse.

 

Cette semaine aussi nous avons fait les démarches auprès des banques, car qui dit changement de curé, dit aussi changement de signature sur les comptes, explications diverses sur le fonctionnement des deux communautés chrétiennes, sur les salariés à qui il faudra verser leur salaire chaque mois, sur les familles et les jeunes que nous aidons financièrement,... Dans le presbytère où je résiderai 5 jours par semaine, il y a aussi 3 étudiants qui sont hébergés pour qu'ils puissent poursuivre leurs études à Phnom Penh. Je vais donc avoir une sorte de vie communautaire avec ces jeunes... on verra concrètement comment ça s'organise, même si assez rapidement les vacances scolaires vont arriver.

 

Ci-dessous quelques photos de cette célébration, et une vidéo : travailler sur Areyksat et Po Thom, cela veut dire très souvent prendre le ferry entre Phnom Penh et Areyksat pour traverser le Mékong, et c'est à chaque fois une parenthèse extraordinaire ! Je ne m'en lasse pas, et j'ai toujours un peu de mal à me dire que je suis vraiment en train de traverser ce fleuve mythique !

 

 

Retraite à Kompong Som

Tout à l'heure nous allons donc prendre la route pour Kompong Som, l'une des "stations balnéaires" du Cambodge, où nous avons construit il y a 20 ans un centre pastoral pour permettre aux différents groupes et équipes des paroisses, des diocèses, de Caritas, des congrégations... de venir passer des temps de retraite et/ou de détente. Il y a de l'hébergement en chambres individuelles et en dortoirs, ainsi que toute l'infrastructure nécessaire. C'était l'idée de Mgr Yves Ramousse, et cela s'avère bien pratique aujourd'hui. En tout cas, heureusement que nous l'avons fait il y a 20 ans, car avec la folie immobilière de ces dernières années, nous n'aurions absolument plus les moyens d'acquérir un terrain de cette taille, là où il est, à Kompong Som.

 

Cette retraite annuelle est destinée à l'ensemble du clergé des trois diocèses du Cambodge et est généralement prêchée, en anglais, par un prédicateur étranger. Cette année, ce sera un prêtre indien. Je vous raconterai tout ça la semaine prochaine !

 

Bonne semaine et à bientôt.