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Challenges | Législatives au Cambodge: toute tentative de "chaos" sera réprimée

Par l'AFP

 

La police cambodgienne a mis en garde mercredi l'opposition contre toute contestation dans la rue des législatives controversées de dimanche, déployant 80.000 policiers pour empêcher toute tentative de "chaos".

Des policiers cambodgiens, équipés de gilets pare-balles et armés de fusils, lors d'un exercice, le 25 juillet 2018 à Phnom Penh (AFP - TANG CHHIN SOTHY)
Des policiers cambodgiens, équipés de gilets pare-balles et armés de fusils, lors d'un exercice, le 25 juillet 2018 à Phnom Penh (AFP - TANG CHHIN SOTHY)

La police est prête à "empêcher tout acte de terrorisme et de chaos politique", a déclaré Chuon Sovann, chef de la police de Phnom Penh, devant la presse, lors d'un exercice avec plus de 4.600 membres des forces de l'ordre, armés de fusils et de gilets pare-balles, dans le centre de Phnom Penh.

 

Dans ce pays où le principal parti d'opposition a été dissous et son chef emprisonné pour tentative de renversement de l'inamovible Premier ministre Hun Sen, le résultat des urnes dimanche ne fait guère de doute.

 

Mais "la présence de policiers armées autour des bureaux de vote ajoute à l'atmosphère de peur et d'intimidation", a critiqué Chak Sopheap, directrice du Centre cambodgien des droits de l'Homme.

 

Le chef de la police a prévenu qu'il allait "empêcher les activités de l'opposition et de leurs alliés, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, qui tentent de détruire l'élection".

 

Le principal parti d'opposition, le CNRP, aujourd'hui dissous, avait fait une percée remarquée aux législatives de 2013 puis organisé de grandes manifestations dénonçant les fraudes électorales mises en place par le régime pour minimiser leur victoire.

 

Hun Sen, au pouvoir depuis plus de trente ans, s'est juré de ne pas laisser de nouvelle tentative de "révolution" se produire.

 

La plupart des opposants sont partis en exil par peur de représailles du régime, d'où ils organisent une campagne d'appel au boycott du scrutin. Ceux qui participent à cette campagne depuis le Cambodge sont soumis à des pressions, notamment des poursuites lancées par la commission électorale, jugeant les appels au boycott illégales.

 

Cette campagne appelle les électeurs à conserver leur "doigt propre" ("clean finger"), en ne votant pas et donc en ne trempant pas leur doigt dans l'encre après avoir déposé leur bulletin dans l'urne comme le veut la procédure électorale.

 

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont suspendu leur assistance à l'organisation du scrutin après la dissolution du CNRP.